Francois-verheyde, chargé de mission INOPME Recherche à l'UVHC

François Verheyde, Chargé de mission INOPME Recherche
à l’UVHC

INOPME-Recherche est un dispositif original qui forme par le biais de l’apprentissage aux métiers de la recherche. François Verheyde, chargé de mission INOPME Recherche basé à l’UVHC nous parle de ce projet et de son rapport à l’innovation et à l’apprentissage.

Quelle est la différence entre « INOPME » et « INOPME- Recherche » ?

Entre 2008 et 2013, INOPME avait pour vocation de favoriser l’apprentissage en tant que vecteur de transfert de technologies au bénéfice des PME ayant des projets innovants. Le Président du l’IT2I (réseaux d’écoles ingénieurs – Ensiame, ICAM, Polytech et le Cesi) nous avait demandé de trouver une réponse à ce besoin du patronat. INOPME a alors été mis en place pour coacher l’embauche d’apprentis par les PME. Au total, nous avons réalisé 37 projets. Mais un des freins à l’embauche d’apprentis tenait au manque de visibilité des employeurs potentiels sur la durée de formation de 3 ans. Nous avons donc fait évoluer INOPME vers INOPME Recherche.
Désormais, nous embauchons nous-mêmes les apprentis, grâce à des aides et à des co-financements (Université de Valenciennes, UIMM, F2i, le Conseil Régional) pour fournir gratuitement aux PME des heures de recherche et développement. Cette aide prend la forme de main d’œuvre, d’encadrement scientifique, et d’accès à des plates-formes technologiques. Compte tenu des enjeux stratégiques – compétitivité, parts de marché – nous sommes tenus par un accord de confidentialité.

Combien de projets gère INOPME Recherche, et quels sont vos process et thématiques ?
On s’est engagé à embaucher 12 apprentis sur 5 ans et à réaliser 48 projets auprès de 24 PME-TPE. A la fin de la 4ème année de fonctionnement, on est déjà à 38 projets réalisés auprès de 32 entreprises.
Ce sont des projets collaboratifs entre la PME ou le laboratoire de recherche. L’étudiant doit, lui, présenter des livrables sur le travail réalisé. Nos thématiques sont imposées, car elles sont soumises à une évaluation de l’AERS (Agence d’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur).

Quels types de parcours avez-vous pu observer à l’issue des contrats de vos apprentis ?

Pendant l’apprentissage, l’apprenti alterne les cours et les sessions en laboratoire ou auprès des PME. Nous recrutons des jeunes ayant un profil original, et aimant les sciences. Sur les 4 apprentis sortis du dispositif l’année dernière, un est dans la R&D dans l’industrie, deux font une thèse industrielle CIFRE (conventions industrielles de formation par la recherche) et le dernier fait une thèse classique dans un laboratoire.

Quelle est la définition de l’innovation au sein d’INOPME-Recherche?

Il ne faut pas confondre recherche et innovation. Pour arriver à une innovation, plusieurs phases de recherche sont nécessaires. En fait, nous nous inspirons de la définition de l’OCDE. Globalement l’innovation c’est tout ce qui permet à l’entreprise de gagner des parts de marché et d’être compétitive. L’innovation est présente dans des produits, dans l’organisation et les process. Nos projets se répartissent globalement par tiers entre ces 3 axes.

Pouvez-vous expliquer ce que vous entendez par « transfert de technologie » lié au processus de l’apprentissage ?

Le transfert de technologie est inhérent à l’apprentissage et transversal. Il s’agit de transfert des compétences au sens large. Par exemple, nous avons participé à un projet pour la société Créatique Technologie, sur la création d’un prototype de connecteur intelligent, ce qui leur a permis de développer leurs parts de marché au Brésil.

« En quoi l’Apprentissage du Supérieur facilite la stratégie d’innovation des entreprises ? »

Le projet INOPME Recherche lui-même est une réponse à cette question. Les apprentis évoluent dans un environnement favorable à l’innovation. On les incite à développer leur esprit d’innovation, voire même à entreprendre eux-mêmes. On leur apprend cette stratégie d’innovation.

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