Rencontre avec Kévin et Amadou, maître d’apprentissage et apprenti chez Orange
Bonjour, pouvez-vous vous présenter ?
Amadou : Je m’appelle Amadou, je suis étudiant en 1ère année du cycle d’ingénieur à Télécom Lille, apprenti chez Orange à Villeneuve d’Ascq. Auparavant j’étais étudiant à l’IUT de Béthune puis j’ai intégré l’école. Il s’agit de ma première année en apprentissage.
Kevin : Bonjour, je m’appelle Kévin, j’ai 27 ans. J’ai commencé mes études après le Bac avec un DUT à Béthune également. Je n’ai pas eu la chance de le faire en apprentissage car la filière a ouvert un petit peu après. J’ai ensuite continué mon parcours à Télécom Lille cette fois-ci en apprentissage chez Orange, où j’ai été embauché en CDI. Avec Amadou, nous avons un parcours très similaire.
Pourquoi l’apprentissage ?
Amadou : L’apprentissage permet de mieux appréhender la vie professionnelle qu’avec une formation initiale car nous sommes déjà en situation. Le rythme d’apprentissage à Télécom Lille est assez soutenu, ce qui nous permet de mettre toutes les chances de notre côté si un poste est ouvert par l’entreprise, et qu’on souhaite y postuler. Un autre avantage pour moi concerne les coûts de scolarité qui sont fortement réduit avec l’apprentissage. C’est plus avantageux et cela facilite l’indépendance.
Kévin : J’avais choisi l’apprentissage car à l’époque j’avais vraiment besoin de travailler et je pensais donc fortement à arrêter mes études pour entrer dans la vie active. Au final, j’ai trouvé ce cursus qui avait l’air intéressant et qui correspondait à mes attentes. En effet, il y avait une très grosse partie en entreprise. Je pense que l’apprentissage est très formateur. Un apprenti se voit confier des tâches et des projets plus intéressants et responsabilisants qu’un stagiaire dans beaucoup de structures. Pour une entreprise, il est plus pertinent d’investir dans la formation des apprentis, que dans la formation des stagiaires. La durée de la formation permet la capitalisation et les bienfaits réciproques.
Après ces quelques temps à travailler ensemble, comment gérez-vous votre proximité générationnelle dans votre management au quotidien ?
Kévin : Personnellement, je ne vois que des avantages à cette situation puisque je sais ce qu’a vécu Amadou. Je connais les modules qu’il étudie, je sais où vont se trouver les difficultés et je peux donc l’aider, le conseiller. En entreprise, je peux aider Amadou à ajuster son comportement au monde de l’entreprise qu’il connait moins bien. Comme j’ai vécu cette adaptation nécessaire il n’y a pas si longtemps, je peux lui permettre de comprendre et appréhender ce cap plus rapidement et avec plus de facilité.
Amadou : Je pense que la proximité d’âge m’apporte beaucoup car Kévin a fait la même formation que moi et donc il perçoit immédiatement mes difficultés lorsqu’elles se présentent. Nous les traitons et les solutionnons plus rapidement. Cela complète parfaitement le rôle de mon tuteur école sur la formation universitaire.
Si vous aviez un conseil à donner à un futur maître d’apprentissage dans votre situation ?
Kévin : Je le mettrai en garde contre les travers d’une trop grande proximité avec l’apprenti du fait de la faible différence d’âge. Il faut veiller à installer une relation de respect et de confiance et de sérénité au sein du binôme (c’est-à-dire réciproque). Une relation trop axée « camaraderie » nuirait à l’objectivité et à la montée en compétences de l’apprenti, qui passe nécessairement par des phases d’identification d’axes d’amélioration, et serait contre-productive.